Pauline Grisoni est la créatrice du super podcast La leçon et anciennement journaliste chez Cosmopolitan. Je l’ai rencontrée, il y a quelques mois, accompagnée de son adorable chien Romy, dans un de ses lieux préférés, la verrière de l’hôtel Amour.
© Louis Lepron
Lise : Bonjour Pauline, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Pauline Grisoni : Moi, c’est Pauline, je suis journaliste et j’ai lancé La Leçon, le podcast sur l’art d’échouer.
Après mes études, j’étais sûre de vouloir travailler dans la publicité. Je voulais être conceptrice-rédactrice, c’est la personne qui crée les punchlines et les slogans. Je me suis donc fait un book mais je n’ai eu aucune réponse.
Quitte à écrire, j’ai voulu tenter la rédaction. J’ai beaucoup entendu dire que c’était compliqué de devenir journaliste mais j’ai foncé ! J’ai envoyé ma candidature à des rédactions comme Démotivateur et j’ai atterri chez minutebuzz. Cette expérience a été une grande chance car elle m’a ouverte toutes les portes pour la suite.
Lorsque mon stage s’est fini, j’ai postulé en tant que stagiaire chez Cosmopolitan et j’ai été prise, une seconde chance ! Un mois avant la fin de mon stage, la rédactrice en chef est partie après 8 ans et un poste s’est libéré. Encore un hasard : j’ai obtenu ce poste !
Au départ, je ne connaissais personne dans ce milieu. Je commence tout juste à me faire mon réseau.
© Louis Lepron
Lise : Il y a quelques mois, tu as crée ton Podcast La leçon. Comment t’es venue cette idée ?
Pauline Grisoni : Il y a un an, j’ai écouté le podcast Transfert. C’est le podcast le plus écouté en France. Ce sont des gens normaux qui parlent d’une aventure extraordinaire. Je me suis alors dit que je voulais créer mon propre podcast pour montrer que tout le monde pouvait passer par des échecs. C’était vraiment une manière de se déculpabiliser !
Lise : Comment se fait le choix de tes invités ?
P. G. : Ce sont des personnes avec un bagage professionnel ainsi qu’un parcours bluffant et surprenant. Je les contacte en général via Instagram.
Lise : As-tu eu un souvenir marquant lors de l’enregistrement d’un de tes podcasts ?
P. G. : Je dirais le tout premier car j’ai eu une annulation du studio où je devais enregistrer le podcast 24h avant. J’étais super paniquée et j’ai envoyé des messages sur Facebook. Une chaîne de solidarité adorable s’est créée. Une ancienne collègue d’une collègue m’a dégotée un studio. Le premier interviewé a été l’ancien rédacteur en chef de lui.fr chez qui j’avais passé un entretien. J’étais restée en contact avec lui, il est brillantissime et gentil. Il m’a fait confiance, il a bien voulu être le premier. Pour détendre l’atmosphère, j’avais emmené du vin rouge et du saucisson ! (Rires)
Lise : À ton tour, as-tu un échec à nous raconter ?
P. G. : Je pense à un gros échec. Je devais interviewer, pour La leçon, une ancienne personnalité politique qui avait été ministre. C’était prévu depuis 2 mois et j’avais eu un mail de confirmation deux jours avant de son assistant. La veille au soir, elle a annulé ! J’étais tellement déçue que j’ai passé la journée à pleurer car je m’étais tellement préparée et j’avais même pris ma journée pour la lui consacrer. Le soir-même, je dînais avec un de mes meilleurs amis pour me remonter le moral. Il réfléchit et me conseille de contacter Axelle Tessandier, également ancienne personnalité politique. Je l’ai contactée et deux jours après c’était fait !
La leçon à en tirer est que l’on ne sait jamais ce que la vie nous réserve !
« Je me suis alors dit que je voulais créer mon propre podcast pour enlever cette pression aux personnes ambitieuses comme moi et montrer que tout le monde passe par des échecs. »
Lise : Quel est ton rapport à l’échec ?
P. G. : Je suis une grande perfectionniste. Je trouve l’échec compliqué et humiliant ! En revanche, l’échec n’est jamais quelque chose qui m’arrête. Je râle, je serre les dents et je recommence !
Lise : Est-ce qu’il y a des podcasts qui t’ont inspiré avant de sortir le tien ?
P. G. : J’aime beaucoup le podcast Vieilles branches qui fait partie de Nouvelles écoutes. Ce sont des personnes de plus de 75 ans qui ont changé le monde à leur façon. Par exemple, la première journaliste a intégré le sénat ou encore un ancien avocat spécialisé dans les droits de l’Homme. Ils viennent parler de leur expérience de la vie, de ce qu’ils ont appris, du monde d’aujourd’hui. Je trouve que les témoignages sont passionnants.
© Louis Lepron
Lise : Quels sont tes endroits favoris à Paris ?
P. G. : Je sors beaucoup dans le 9ème ! Pour moi, il y a l’hôtel Amour de toute évidence ! Le Mansart pour jouer au Babyfoot ! (Rires) Pour dîner en amoureux, je conseille le Grand Pigalle Hôtel. Pour un brunch, j’irai à l’Hôtel Particulier Montmartre. Si tu veux une soirée décalée avec des gens de tous les styles, tu peux aller Chez Ammad. Pour l’histoire, c’était le bar préféré du mec d’Edith Piaf qui s’appelait Marcel Cerdan. Il y a également le Musée de Montmartre à visiter avec son magnifique jardin qui donne sur les vignes.
« La leçon à en tirer est que l’on ne sait jamais ce que la vie nous réserve ! »
Lise : Niveau culture, as-tu des livres ou des films à conseiller ?
P.G. : Je ne regarde plus vraiment de films, je suis plutôt branchée séries. En revanche, je lis beaucoup! En ce moment, je suis en train de lire « Demande à la poussière » de John Fante. En tant que femme, je conseille toujours « King Kong theory » de Virginie Despentes. En lisant « Les hauts de Hurle-vent d’Emily Brontë, tu as l’impression de ressentir les courants d’air de l’Angleterre profonde. « Le Lion » de Joseph Kessel, c’est une sublime fable humaine ! Pour moi, ce sont des livres qui te changent.
Lise : Quel message aimerais-tu faire passer aux lecteurs / lectrices de « La meuf à frange » ?
P. G. : À chaque fois que j’ai voulu faire un truc, j’ai toujours entendu des gens me dire que ce n’était pas possible! Ces gens-là ont tout simplement peur ou sont frustrés et te transmettent toute leur négativité. Il faut toujours tenter et vraiment se forcer à ne pas écouter les autres !
#LaMeufaFrange