Pauline Bisou, de son vrai nom Pauline Bertin, a sorti son premier projet musical retraçant l’avant, le pendant et l’après d’une relation toxique vécue. Rencontre poignante avec l’artiste.
© Agathe Sénéchal
Lise : Peux-tu te présenter ?
Pauline Bisou : Je m’appelle Pauline, j’ai 35 ans et je suis chanteuse. C’est mon premier projet musical et il a été assez important dès le départ. Ce n’est pas quelque chose que j’ai calculé ou prémédité. Je suis venue à la musique par l’écriture. Après être partie d’une relation toxique, j’ai vraiment écrit par besoin, par nécessité, par urgence… J’ai tout écrit d’une traite pendant des nuits blanches. De ces textes, sont nés plusieurs titres dont la première qui s’appelle Soleil noir et qui parle de ce sujet en particulier.
Lise : Pourquoi Pauline Bisou ?
P.B. : Dans ce projet, il y a une chanson qui s’appelle Les bisous dans laquelle je voulais mettre en valeur la partie lumineuse de la reconstruction. Je parle de cet élan de liberté, de joie. Avec cette chanson, on a commencé à m’appeler Bisou au studio car je répète 50 fois bisou dans la chanson ! (rire) Je trouvais ce nom doux et c’est donc devenu mon nom de scène !
Lise : Tu as créé un véritable projet composé d’un livre, d’un EP et du clip Soleil noir. Peux-tu me parler de ce projet engagé ?
P.B. : Je n’ai rien calculé du tout au départ ! J’étais encore timide et dans ma reconstruction. Le projet a pris beaucoup de temps et j’ai grandi avec. Du début du projet à sa sortie, il s’est passé 3 ans. Il a pris forme grâce à de belles rencontres. Il est composé d’un livre comprenant en plus du récit, des paroles de chansons, des illustrations réalisées par des artistes et des photos.
Lise : Le clip Soleil noir met en scène une relation amoureuse toxique. Quel message voulais-tu faire passer ?
P.B. : A travers ce clip, je voulais montrer que les violences ne sont pas seulement physiques, elles sont bien souvent au départ psychologiques. Le processus est très souvent le même et commence par une intimidation, une dévalorisation et petit à petit le brouillard s’installe chez la personne qui le vit. Il y a alors perte de confiance en soi, perte de repères et la violence physique arrive dans un second temps. Elle peut être espacée au début et de plus en plus rapprochée.
En amont, c’était un véritable travail de préparation pour les danseurs afin de retranscrire au plus près la justesse du propos. Ils ont travaillé ensemble main dans la main.
Nous allons sortir un second clip, crée en diptyque avec Soleil noir. La même danseuse sera présente et on sera dans la partie lumineuse avec la reconstruction et l’amour. C’est la suite plus positive et joyeuse de Soleil noir.
« Je suis venue à la musique par l’écriture. Après être partie d’une relation toxique, j’ai vraiment écrit par besoin, par nécessité, par urgence… J’ai tout écrit d’une traite pendant des nuits blanches.»
Pauline Bisou
Lise : Dans le livre, tu parles de La Maison des femmes, est-ce que cela a été une étape importante dans ta reconstruction ?
P.B. : Oui cela a été un moment fort et puissant. C’était important pour moi d’en parler car il y a un véritable travail qui est fait par cette association. Gheda Hatem met de nombreuses actions en place avec un véritable travail fait par des psychologues sur place. J’y étais allée pour un groupe de paroles. J’avais besoin de me confronter à des femmes qui avaient vécu une situation similaire à la mienne car j’étais dans le déni.
Lise : A travers ton EP, est-ce que tu vas défendre d’autres thématiques/combats ?
P.B. : Oui bien sûr ! Cette histoire ne me résume pas, j’ai pleins d’autres sujets qui m’animent comme l’envie de maternité et l’inclusivité. J’avais aussi besoin de légèreté avec le titre Les bisous ! D’ailleurs, la sortie de ce titre est prévue pour avril.