La meuf inspirante du mois #8 : Suzane / La Ninja futuriste

Suzane fait partie de ces femmes que j’avais envie d’interviewer. Elle a tout pour elle : son style, sa frange, sa musique mixant l’électro à la chanson française. Je suis partie à sa rencontre un après-midi de juillet dans les locaux de Wagram, sa maison de disques.

Lise : Hello Suzane ! Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Suzane : Moi c’est Suzane, j’ai 27 ans et je viens d’Avignon. Je me définirais comme une conteuse d’histoires vraies sur fond d’électro.

Mon parcours s’est construit naturellement étape par étape. Mon but est de m’exprimer sur scène par n’importe quel art : que cela soit par le corps ou les paroles. J’essaie d’imbriquer le chant et la danse lors de mes prestations sur scène ou dans mes clips.

Lise : J’ai pu remarquer que tu avais ton propre style vestimentaire, d’où te viennent ces inspirations ?

Suzane : Je voulais un look qui fasse réagir notamment avec la combinaison. Le but premier était de me sentir à l’aise. La combinaison a été inspirée de Bruce Lee car j’admire les personnages bagarreurs. Avec cette combi, il y a un côté fille Ninja.

Au niveau du style de ma musique, j’écoutais beaucoup de chansons françaises plus jeune : du Barbara, du Piaf, du Brel, du Renaud. Les textes en français me touchent en général et plus tard j’ai découvert la musique électronique avec Daft Punk et Justice.

Lise : As-un un rapport particulier à la mode ou à l’esthétisme ?

Suzane : De base, je ne suis pas quelqu’un qui s’intéresse beaucoup à la mode. Je suis du genre à rentrer dans une boutique, voir une pièce, flasher dessus et finir par la prendre sans hésitation. Cependant, cela peut m’arriver de regarder le style vestimentaire des gens dans la rue et de m’en inspirer.

Lorsque je cherchais ma tenue de scène, je me suis demandée quelle serait la pièce que je rêvais de créer et la combi m’est tout de suite venue en tête. Effectivement, je ne peux pas me balader dans la rue avec (rires).

Lise : Dans une interview donnée à L’Express, tu as dit que ton nom de scène Suzane faisait référence à ton arrière-grand-mère, avais-tu une relation spéciale avec elle ?

Suzane : Mon arrière-grand-mère s’appelait donc Suzane. Je l’ai très peu connu mais assez pour m’en rappeler. C’était une femme assez imposante, forte avec une certaine répartie.

On me dit souvent que j’ai une voix à l’ancienne, j’ai voulu m’en amuser avec le prénom Suzane. Cela reste un prénom que j’adore et je n’aurais pas choisi un autre prénom ancien que celui-ci.

Lise : Est-ce que selon toi, ton style de musique se rapprocherait du K-pop ?

Suzane : C’est principalement dans le clip « La flemme » qu’il y a des références au K-pop, notamment avec un style manga que l’on peut voir apparaître. Mais le projet entier ne s’inscrit pas dans cette mouvance.

Lise : Lorsque j’ai visionné tes clips et écouté tes titres, j’ai tout de suite pensé à 2 artistes : Christine and the Queens et Stromae, est-ce que ce sont 2 artistes qui t’inspirent ?

Suzane : C’est très flatteur pour moi d’être comparée à ces grands noms. Ce sont des artistes qui m’inspirent car ils ont réussi à créer leur propre univers. J’aime bien le côté «do it yourself » de Stromae. C’est un artiste qui m’a donnée envie de me lancer. Quant à Christine, c’est une femme à part entière qui ose défendre ses choix et ses idées. Rien que pour ça, je suis son travail.

Lise : Je me suis amusée à regarder la story intitulée : #propagelaflemme sur ton compte Instagram, comment t’es venue cette idée ?

Suzane : Comme je le dis dans ma chanson « Je te présente ma copine, la flemme », je trouve ça cool de la personnifier. Propager la flemme, était en quelque sorte, un message pour dire qu’elle est contagieuse, qu’on la connait tous et toutes. Les gens ont joué le jeu, je recevais des vidéos assez marrantes sur mon Instagram que j’ai voulu partager dans cette story !

Lise : Quel rapport as-tu avec ta communauté ?

Suzane : Dès que j’ai le temps, j’essaye de répondre à tout le monde. Je trouve intéressant d’échanger, de discuter avec eux. Certains m’ont découverte sur scène, ont aimé telle chanson et me font de jolis retours. Il y a quelques temps, je jouais dans mon salon et c’est juste fou de jouer désormais devant des milliers de gens qui écoutent ma musique. Ce lien avec ma communauté est donc important, c’est comme si j’envoyais des messages à mes copines.

Lise : En quelques mois, tu as pu monter sur des scènes prestigieuses telles que l’Olympia et participer à des festivals comme les Francofolies ou Solidays. Quel est ton rituel avant de monter sur scène ? As-tu une anecdote à me raconter ?

Suzane : Je suis assez traqueuse avant de monter sur scène. On me demande souvent si j’ai chaud sous ma combi, et non pas du tout avec le trac, j’ai froid, on dirait un serpent ! (rires). En général, je m’échauffe corporellement, je fais monter mon cardio car, sur scène, je vais devoir fournir un certain effort scénique. Quand je peux, j’échauffe ma voix, je prends un moment seule pour me concentrer sur ma prestation.

Pour l’anecdote, j’en ai une à te raconter qui s’est passée pendant la première partie de Slimane. J’étais dans un grand théâtre à Liège. Le régisseur était paniqué ce jour-là car on était en retard. Les gens étaient encore en train de s’installer et le régisseur m’a dit « Vas-y, c’est à toi » ! J’étais en pleine lumière, les spectateurs s’asseyaient et me regardaient sans me connaître. C’était marrant comme situation et bizarrement c’était un des publics les plus accueillants. Sur le moment, j’en ai un peu voulu au régisseur ! (rires)

«La combinaison a été inspirée de Bruce Lee car j’admire les personnages bagarreurs. Avec cette combi, il y a un côté fille Ninja.»

Lise : Est-ce qu’il y a des valeurs que tu défends comme l’égalité hommes-femmes, laliberté… ?

Suzane : J’aime bien prendre la parole sur certains sujets notamment l’égalité hommes-femmes. J’aimerais un jour que les femmes aient un salaire égal à celui des hommes. Je trouve également bien que les langues se délient sur le harcèlement de rue. J’espère que les femmes vont être solidaires et qu’il n’y aura plus de tabous à prendre la parole.

Dans un autre registre, je défends les causes liées à l’écologie. Quand je rentre chez moi dans le sud et que je vois des plages remplies de déchets, je suis révoltée !

Lise : Quels sont tes futurs projets ?

Suzane : J’ai ma première date parisienne, le tout premier concert où je suis en tête d’affiche, le 13 décembre au théâtre Les Etoiles. J’ai hâte d’y être ! Mon second projet est la sortie de mon troisième clip. En septembre, nous allons le tourner. Ce troisième titre va être plus intime, il va raconter ma propre histoire. Mon troisième projet est la sortie de mon album.

Lise : Si tu avais un message à faire passer aux lecteurs de « La meuf à frange », quel serait- il?

Suzane : Il faut qu’ils kiffent leur vie ! Lâcher prise sur ce qu’ils sont, ce qu’ils veulent ! Essayer de se sentir bien dans ses pompes !

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#LaMeufAFrange

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