Venus VNR se définit comme un duo de pop sincère en français composé de Laurène et Felix, un ancien membre du groupe phare Thérapie Taxi. Dans leur dernier opus « Tout ce que l’on ne devient pas », ils explorent, avec des jeux de mots percutants, les thématiques d’une crise de la trentaine assumée. J’ai échangé avec Laurène du groupe.
Lise : D’où vient votre nom Venus VNR ?
L. : Au début, nous avions choisi un autre nom de groupe, c’était Héroïne pour le double sens. Mais il avait une référence à la drogue trop forte, nous avons donc dû changer. Nous sommes partis sur Venus pour le côté doux, glorieux et VNR car pendant longtemps, nous nous étions refusés à faire des chansons d’amour. Nous voulions faire de la pop vénère, crue., des sonorités pop avec des punchlines.
Lise : Comment s’est formé votre duo ? Votre rencontre ?
L. : Avec Félix, nous étions musiciens sur un autre projet de chansons françaises. Lui était aux percussions et moi aux chœurs. Nous nous sommes vraiment mis à travailler ensemble en 2018 et ça a plutôt bien matcher. Pendant le COVID, nous étions censés sortir notre premier album et nous l’avons transformé en 2nd EP et avons sorti l’album plus tard. Nous étions déjà entourés d’un label et tourneur. Nous avons eu la chance de trouver rapidement un label, le label Stupeflip. Spotify nous suit également depuis le début en intégrant nos singles dans leurs playlist, c’est un énorme coup de boost ! Tous les jours, nous sommes écoutés par des milliers de personnes.
Lise : On doit régulièrement vous comparer à Thérapie Taxi. Un garçon et une fille, des titres pop aux paroles fortes. Qu’est-ce que t’as envie de leur répondre ?
L. : C’est plutôt une bénédiction, on ne va pas se mentir ! C’est une étiquette qui permettait d’accrocher. Nous en bénéficions encore, nous sommes trop contents ! Nous avons fait les premières parties de Zaoui ! Nous en jouons également auprès des programmateurs. Vu que l’écriture n’est pas hyper éloignée, si t’es fan de Thérapie Taxi, y’a moyen que t’aimes notre musique.
Lise : Vous avez sorti un nouvel EP intitulé « Tout ce que l’on ne devient pas » le 24 avril composé de 5 titres. C’est un EP qui met en avant toutes les désillusions, une sorte de crise de la trentaine assumé en quelque sorte ?
L. : Au départ, quand nous avons lancé le projet avec Félix, nous nous étions dit que nous voulions faire un groupe de pop qui ne parle pas d’amour. Pour la sortie de ce quatrième opus, nous nous sommes permis d’aborder le sujet. Avec Supers potos, nous parlons des relations d’amour entre potes et c’est hyper important ! Le titre Etat normal parle de la déception amoureuse.
Lise : Dans « Etat normal » , vous abordez la problématique actuelle des applications de rencontres et des ruptures. C’est inspiré d’histoires vraies ? Quelle vision as-tu des relations amoureuses via les applis ?
L. : Je pense que cela peut marcher pour certaines personnes et cela ne marche pas pour d’autres. Je connais des gens qui sont encore follement amoureux après des années et des personnes qui ont vécu de belles histories. Au final, ne serions-nous pas passés au supermarché de l’amour ? C’est une vraie question. Il y a de vrais burn-out romantiques.
« Nous ne valorisons pas assez les amitiés. Je crois que c’est un amour aussi important que l’amour romantique voir plus car ce sont des relations qui seront plus longues sur la durée. »
Laurène – VENUS VNR
Lise : Vous avez fait intervenir Mahaut Drama dans le clip « Etat normal ». D’où vous est venus l’idée de sa présence ?
L. : C’est une trop belle histoire ! Cette fille est géniale et humaine ! Nous avons participé à l’émission Culture Box et ce jour-là, Mahaut était présente pour jouer une partie de son spectacle. Nous ne la connaissions pas à ce moment-là et elle nous a reconnu en la croisant dans le couloir ! Elle nous a dit qu’elle adorait notre projet ! En parallèle, nous cherchions une personne pour incarner notre clip. Nous avons pensé à elle et lui avons écrit et dans la soirée, elle nous a dit oui sans connaître le synopsis et la chanson ! C’était une superbe journée de tournage ! Elle a joué le jeu de la boule de poils pour nous.
Lise : Le titre « Une big dédicace » est axé sur les choix qui font grandir, des rêves que l’on avait en tête non réalisés. As-tu des rêves que tu n’as pas encore réalisé ?
L. : J’aime bien parler de vies alternatives. Ce sont un peu tous les embranchements qui constituent ta vie actuelle. J’aurais bien aimé jouer dans des comédies musicales mais je n’échangerai en rien ma vie. J’hallucine encore aujourd’hui quand je dis aux gens que je suis chanteuse. Ma carrière est encore longue, je ne sais pas encore ce que je ferai demain.
Lise : Dans le titre « Supers potos », vous dites « Je me sens super héros entre super potos / Des potes qui disent SOS, c’est comme une alerte à la bombe ». Les amis, c’est important pour toi ? C’est un peu la famille ?
L. : Oui c’est important ! Nous ne valorisons pas assez les amitiés. Je crois que c’est un amour aussi important que l’amour romantique voir plus car ce sont des relations qui seront plus longues sur la durée. Ce sont des relations qui se construisent souvent à plus que deux. Sur ce titre, c’est trop cool car nous l’avons fait entre potes : du studio jusqu’au clip. Dans le clip, je suis avec le chien de ma meilleure pote, nous allons dans le studio du meilleur pote de Félix. Le réalisateur du clip est Ulysse du groupe Dimanche, un mec extra ! C’était une aventure géniale ! Quand on y repense, c’est ça la vie !
« Au final, ne serions-nous pas passés au supermarché de l’amour ? C’est une vraie question. Il y a de vrais burn-out romantiques. »
Laurène – VENUS VNR
Lise : On s’est tous dit au moins une fois qu’on avait envie de tout plaquer à Paris pour acheter une maison en Normandie. Mais au final, on ne le fait pas. C’est cette thématique que vous abordez dans le titre Normandie. Si tu planquais tout, où est-ce que t’irais ?
L. : Ca m’arrive tous les 3 mois. Je pense que c’est un truc de trentenaires. J’ai construit toute ma vingtaine à Paris et je suis une citadine plutôt épanouie. Dans mon appartement, ça me rend folle car je ne vois pas le ciel et donc je n’ai pas d’horizon. Quand j’arrive en Normandie, je vois la nature, la mer, le ciel. Mais c’est toujours pareil, nous avons cette pulsion de partir et nous ne le faisons pas. Dès que je passe 5 jours hors de Paris, Paris me manque.
Lise : Des projets pour la suite ?
L. : Nous allons faire une belle de tournées de festivals cet été. Une date est également prévue le 12 juin au Pop Up du Label en compagnie de Solal Roubine.