Julia Jean-Baptiste incarne à la fois la douceur et la folie. Spontanée et touchante, elle a dévoilé récemment son premier album Cinérama, une ode à la vie. J’ai pu échanger avec Julia quelques minutes avant qu’elle monte sur la scène de la Boule Noire en mars dernier.
© Quentin Lacombe
Lise : Peux-tu te présenter ?
Julia Jean-Baptiste : Je suis autrice, compositrice et interprète. Je fais de la chanson pop assez solaire en français. Je viens de sortir mon premier album Cinérama. C’est l’accomplissement de deux ans de travail, de beaucoup d’introspections mais surtout une grande joie d’être si bien entourée en particulier par de supers musiciens. Je joue ce soir à la Boule Noire et je suis trop contente ! Un peu stressée mais surtout contente de donner vie à ces chansons !
Lise : Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire de la musique ?
Julia Jean-Baptiste : Sincèrement, on a toujours chanté à la maison ! Ma maman chantait, notamment à la fin de dîners familiaux ! On chantait ensemble ! Ma première scène, c’était au Karaoké du camping quand j’avais 8 ans. Il y avait vraiment un truc festif ! J’ai commencé la guitare à 13/14 ans. J’ai pris des cours dans mon quartier pour m’accompagner au chant et reprendre Oasis avec tous les garçons à mes pieds ! (rire) Je suis montée à Paris à 21 ans et me suis remise à la musique.
« De s’entourer de personnes que l’on aime, c’est trop précieux ! J’ai envie de faire de la musique avec l’âme ! »
Julia Jean-Baptiste
Lise : J’ai vu que tu avais intégré plusieurs groupes, peux-tu m’en parler ?
Julia Jean-Baptiste : J’ai d’abord intégré le groupe Pendentif. Je les ai rencontrés à Toulouse car je faisais mes études là-bas et lors d’un de leurs concerts au bar Le Saint des Seins, on s’étaient trop bien entendus ! Un mois après, leur chanteuse est partie du groupe et ils m’ont proposée de la remplacer. A l’époque, je ne faisais pas du tout de musique, j’étais en Master à la fac. La scène a été une révélation ! Ma première scène fut le 16 juillet 2014 à Vierzon. J’étais tremblante comme une feuille morte mais j’avais envie d’y retourner ! (rire) Et après, j’ai intégré Nouvelle vague qui est plutôt un collectif dans lequel il y a plusieurs chanteuses depuis des années. En 2019, je sentais que j’avais des choses à raconter et que j’avais envie de me lancer en solo. Cette même année, j’ai rompu avec mon mec de l’époque, grosse crise existentielle l’année de mes 30 ans ! (rire) Par la suite, j’ai commencé à écrire beaucoup, à collaborer avec des amis musiciens.
Lise : Tu t’es lancée en solo en 2021, comment as-tu appréhendé cette nouvelle étape ?
Julia Jean-Baptiste : Le premier titre que j’ai sorti est Faux amours en mars 2021. C’est assez récent finalement ! Ensuite il y a eu l’EP qui s’appelle Solo. J’avais pas mal écrit à cette période dont quelques titres de mon premier album Cinérama. J’ai jamais écrit sous la pression. J’avais juste envie de m’écouter, d’écrire sur des choses de la vie, des émotions. Sur scène, je joue avec des musiciens qui sont mes amis et c’est important pour moi. La musique est une industrie qui peut vite être déshumanisante avec les chiffres, les écoutes… De s’entourer de personnes que l’on aime, c’est trop précieux ! J’ai envie de faire de la musique avec l’âme !
« Ma maman chantait, notamment à la fin de dîners familiaux ! On chantait ensemble ! Ma première scène, c’était au Karaoké du camping quand j’avais 8 ans. Il y avait vraiment un truc festif ! »
Julia Jean-Baptiste
Lise : Peux-tu revenir sur 3 étapes qui ont marqué ta carrière ?
Julia Jean-Baptiste : La première étape, je dirais ma première scène à Vierzon avec Pendentif. Suite à ce concert, j’ai découvert que je voulais faire ça de ma vie. Regarder les gens dans les yeux, leur raconter une histoire , il y a quelque chose de merveilleux. C’est juste une chance incroyable de pouvoir faire ça !
La deuxième étape marquante est lorsque je me suis fait virer de mon label en 2019. C’est à partir de là que j’ai vraiment fait la musique que j’aime. Je suis d’abord tombée plus bas que terre, je pleurais sur mon vélo le long du canal Saint Martin. Au final, j’ai eu un premier déclic et je me suis fait confiance. Ca a été hyper fort !
La troisième est la sortie de mon album en janvier. À minuit, le 26 janvier 2023, mes copines m’ont offert des fleurs, plus précisément des mimosas, mes fleurs préférées ! Je me rappellerai toujours de ce moment où tous les gens que j’aime se sont jetés sur moi pendant que j’étais en train de pleurer !
Lise : Tu disais que tu avais sorti ton premier album Cinérama. C’est un mix de toutes tes émotions que t’as compilé dans tes titres ?
Julia Jean-Baptiste : J’ai pas réfléchi quand j’écrivais l’album à la cohérence des titres. Il n’y avait pas du tout de fil rouge. J’ai juste écrit intuitivement et instinctivement ce que je ressentais. C’est un disque qui me décrit bien : une personne spontanée qui a envie de s’ancrer dans le moment présent. Les petits bonheurs simples de la vie pourraient être une sorte de fil rouge. La chanson Je continue à danser, je l’ai écrite pendant le troisième confinement. J’avais une envie furieuse de danser avec mes copines et j’ai écrit le titre à ce moment-là. Je me suis dit qu’au final, je pouvais danser chez moi et j’ai mis la musique à fond ! (rire) C’est juste un disque qui parle de la vie, de ce qui m’entoure. C’est un peu con de dire ça, mais j’aime trop les gens ! (rire) C’est sûrement relié à mon histoire familiale. On a eu la chance avec mon frère d’être emmenés dans des endroits très différents depuis qu’on est tout petits d’où cette passion pour les gens. Pendant longtemps, j’avais l’impression d’être pas assez car je n’avais pas des rêves fous, une ambition folle, j’étais juste contente d’être là.
« La troisième est la sortie de mon album en janvier. À minuit, le 26 janvier 2023, mes copines m’ont offert des fleurs, plus précisément des mimosas, mes fleurs préférées ! Je me rappellerai toujours de ce moment où tous les gens que j’aime se sont jetés sur moi pendant que j’étais en train de pleurer ! »
Julia Jean-Baptiste
Lise : Quels sont tes rêves même s’ils ne sont pas fous ?
Julia Jean-Baptiste : La Julia de 8 ans, t’aurais dit de nager avec les dauphins ou de vivre dans une maison meublée entièrement chez Ikea, maintenant, cela serait plus avec des meubles trouvés en brocante ! (rire) Plus sérieusement, des rêves, j’en ai pleins ! Déjà de pouvoir continuer à faire ce métier le plus longtemps possible et de continuer à toucher des cœurs. Après, si je peux faire un Olympia , je dirais pas non ! (rire)
Lise : Quelles sonorités as-tu choisi de mettre dans ton premier album ?
Julia Jean-Baptiste : J’avais vraiment envie que cela soit un disque qui ait une âme. J’ai eu envie de m’entourer de beaucoup de musiciens. Je mesure cette chance d’être accompagnée par une maison de disques qui m’a permis de réaliser ce projet. Il y a eu des trombones, des saxophones, de la flûte traversière, des pianos… Tout est joué sur ce disque !
Lise : Quelles artistes féminines françaises t’inspirent ?
Julia Jean-Baptiste : Alors Juliette Armanet, je l’adore ! J’adore sa sensibilité et son côté Rock’n’roll. C’est le feu ! Elle donne trop de la force ! J’adore aussi Leonie Pernet. Elle est incroyable, elle est multi-instrumentiste avec une musique à la fois électro et en même temps chaude. Et puis, une amie qui s’appelle Flore Benguigui. Elle est chanteuse dans l’impératrice. A coté de ça, elle mène de front un projet qui s’appelle Cherchez la femme qui est un podcast féministe, un podcast sur les femmes dans la musique.