Son nom de naissance est Maud Ferron. Quand son projet musical est arrivé, elle voulait dissocier les deux et avoir une sorte d’alter égo. Louve, c’est elle en plus folle, en plus excentrique et en plus assumée. Elle sort son premier EP : Ultra Chaos le 16 avril. Un échange passionné et engagé avec une meuf cool !
© Antoine Magnien
Lise : Hello Maud, pourquoi t’être surnommée Louve ? Est-ce un rapport à la meute ?
Maud Ferron : A la base, je suis comédienne et j’ai monté un collectif il y a 5 ans quand je suis sortie de l’école de Théâtre que j’ai appelé la tendre meute. C’était déjà en rapport avec les loups. Et les gens ont commencé à m’appeler Louve. C’était donc le nom logique que je pouvais donner à mon projet. J’aime bien l’image de la louve guerrière, protectrice et sensuelle.
Lise : J’ai pu voir que tu as un univers basé sur la sorcellerie. T’intéresses-tu à cet univers-là ?
M. F. : Complètement ! Déjà c’est marrant que tu le dises car je n’ai pas l’impression que cela soit très explicite ! C’est un truc que je ressens très fort. J’adore tout ce qui touche à l’ésotérisme et à l’astrologie. Je suis obsédée par la lune, j’ai mes petits rituels !
Cette passion s’est vraiment accentuée lors de mon voyage au Mexique. D’ailleurs, c’est de là que vient l’inspiration du clip Idylles Nocturnes. J’étais perdue dans les terres mexicaines et je suis rentrée dans une église chamanique. C’était l’église de San Cristóbal de las Casas. C’était fou car il n’y avait rien à part des vitraux et des bougies qui étaient collées avec la cire à même le sol ! Je suis restée 3 heures dans cet endroit, j’étais allongée sur le sol. Dès que je suis rentrée en France, j’ai voulu faire le clip dans une église.
Lise : Tu me disais que le Mexique t’a beaucoup inspiré. As-tu puisé tes inspirations ailleurs ?
M.F. : Non c’est vraiment le Mexique qui m’a vraiment inspirée ! Pourtant, je ne suis pas du tout Mexicaine, je suis d’origine Vietnamienne ! Mais je pense vraiment avoir eu une vie antérieure au Mexique. Il y a eu un truc très fort là-bas ! J’ai très envie d’y retourner ! Le Mexique m’a plus inspirée pour le clip et pas forcément pour les titres car je les avais crée avant d’y aller.
Lise : Qu’as-tu eu envie de défendre avec ton titre Sanguine ?
M.F. : Quand j’écris, je n’écris pas forcément sur des thèmes précis. En tout cas, sur cet EP et sur Sanguine, j’ai surtout parlé de mes émotions, mes états d’âme et de choses très intuitives. Le titre Sanguine aborde tout simplement le désir charnel, la sensation de vouloir rentrer en connexion avec un autre corps, c’est ce truc électrique, fusionnel. J’adore écrire sur les sensations, les ressentis, les intuitions. Étant hypersensible, je suis sans cesses tourmentée par tout ça !
Lise : Dans Idylles noctures, tu as voulu montré le pouvoir de la femme et son pouvoir de séduction ?
M.F. : Pour ce titre, je me suis inspirée de Roméo et Juliette qui est l’une de mes pièces préférées. La scène où ils vivent leur première nuit ensemble, le matin se lève et ils doivent se laisser car Roméo doit quitter la ville. Ils font tout pour se mentir à eux-mêmes. C’est un texte magnifique ! Je me suis vraiment inspirée de ce texte pour mon titre. J’ai voulu retranscrire le moment où tu vas rêver d’une idylle amoureuse, un truc que tu vas vivre très fort !
Il n’y a pas un rapport direct avec la place de la femme si ce n’est d’accepter ses émotions et ses désirs. Le clip est tout de même plus engagé. Que cela soit dans Sanguine ou Idylles Nocturnes, il n’y a que des femmes dans les 2 clips à part Augustin qui joue le rôle du mec. Dans le clip, Idylle, 90% de la team, ce sont des femmes ! Les chefs de poste, ce sont des nanas : à l’image, à la réal, au script, à la déco… Ce ne sont que des femmes !
« Quand j’écris, je n’écris pas forcément sur des thèmes précis. En tout cas, sur cet EP et sur Sanguine, j’ai surtout parlé de mes émotions, mes états d’âme et de choses très intuitives. »
Lise : Tu sors ton premier EP Ultra Chaos le 16 avril. Est-ce que tu peux m’en dire plus ?
M.F. : Le fil rouge de cet EP est mes émotions encore une fois ! C’est vraiment ça ! Delirium par exemple, c’est un titre sur l’angoisse. Notre génération est une génération de gens très angoissés car tout doit aller vite, tout doit être parfait et on a surtout pas le droit à l’échec !
Après Ultra louve, c’est quelque chose de plus coup de gueule et assumé. Je voulais montrer que l’on peut avoir plusieurs facettes suivant les gens avec qui l’on est et suivant notre mood. A la fin du titre, il y a un cri de louve pour signifier j’assume et je m’en fous !
Mélo drama est un titre sur les addictions que tu peux avoir et les choses que tu peux autant aimer que détester. Sanguine, c’est le désir charnel et la sensualité. Je trouve que ce sont des sujets que l’on aborde pas assez et je suis fière d’en parler. Chaos aborde le truc en plus dans les relations amoureuses.
Lise : J’ai vu le clip Narcissique que j’ai adoré. As-tu voulu mettre en avant la violence et la force de notre génération ?
M.F. : j’ai tourné ce clip avec mon collectif La tendre meute et notamment Coline qui est mon acolyte. Le texte va vraiment parler de notre génération et de cette violence que l’on s’impose. Et en même temps, on est une génération qui a énormément de force. On peut aller très loin, on est super créatifs ! Nous sommes une génération de narcissiques ! C’est un clip assez personnel car j’ai perdu mon père, il y a 7 ans. Il y a des photos de moi et mon papa quand j’étais petite, un souvenir avec le ciret jaune, ce frère très protecteur. Le texte et les images peuvent être complètement dissociés mais en même temps les gens arrivent à y trouver un sens commun. Je suis vraiment contente de ce court métrage et de ce qu’il dégage !
© Antoine Magnien