Daniel Latif est journaliste, créateur du célèbre site javoue.com, écrivain et bien plus encore. Il fait partie des rares personnes inspirantes que j’ai eu la chance de croiser. Il a accepté mon invitation. Le rendez-vous fut pris au « Café de Flore ».
Lise : Hello Daniel! Pourquoi avoir accepté cet interview ? Qu’est-ce que t’évoques le blog « La Meuf à Frange » ?
Daniel : Je lis très souvent avec délectation le blog « La Meuf à Frange », un site frais, bien écrit et où l’on découvre des billets au ton singulier mais sincères et réfléchis. J’ai accepté sans hésitation quand Lise m’a proposé d’inaugurer sa nouvelle rubrique.
Lise : Pourrais-tu te présenter rapidement en quelques mots : philosophie de vie, valeurs, passions, parcours ? Qui es-tu ?
Daniel : Je suis né à Dijon, parcours littéraire, avec une licence de Lettres Modernes et un Master de Sciences politiques à la Sorbonne. Mes valeurs sont tout ce que représente ma belle région de naissance : la moutarde, le pain d’épice, le bourgogne, le cassis et tout ce qui englobe l’art de la Gastronomie. Ma philosophie serait plutôt Kierkegaardienne, Camusienne ou plus simplement « peace, unity, love and havin’ fun » !
Lise : Est-ce qu’être journaliste, c’est une passion ou tu t’es retrouvé ici par hasard ?
Daniel : Presque par hasard on va dire. Petit, je voulais faire paparazzi, le virus est venu en regardant le film du même nom avec Vincent Lindon et Patrick Timsitt, puis de la radio… Sauf que mes parents voulaient que je devienne écrivain ou professeur. Mon amour pour les médias et l’écriture m’a naturellement forgé cet esprit journalistique. Sachant qu’un journaliste est un écrivain qui décrit objectivement la période dans laquelle il vit. Et comme on fait toujours le contraire, j’ai préféré le format concis d’un article au prolixe d’une thèse académique.
Lise : Grâce à ton job de journaliste, tu es emmené à beaucoup voyager, quel est l’objet dont tu ne te sépares jamais ?
Daniel : Fatalement, de ma carte d’identité. Réellement, mon maillot de bain. Et forcément, mon BlackBerry KeyOne.
Lise : Quel est ta meilleure et ta pire anecdote d’un de tes voyages ?
Daniel : J’étais assis à côté d’un homme d’affaire dans un avion pour l’Allemagne. C’était lors de mes premiers pas dans le journalisme, donc pas beaucoup d’heures de vol au compteur, et j’avais toujours cette peur lors du décollage en avion. Or, ce Monsieur était très occupé à écrire des SMS, d’effectuer des appels… Et au moment du décollage, il continuait toujours alors j’ai craqué… je lui ai sommé d’éteindre son téléphone. Il l’a fait et s’est excusé. Puis, il a sorti un dossier avec écrit : « Stratégie future de l’entreprise, ultra confidentiel », alors j’ai tout naturellement lu au-dessus de son épaule pendant tout le vol, jusqu’au moment où arrivé à la dernière page, il s’en rend compte et ferme précipitamment le rapport. Je lui ai sorti spontanément : « ne vous inquiétez pas, je suis journaliste » et je me suis présenté. C’est là que j’apprends qu’il est président d’une très grande entreprise française côté en bourse. Il se rappelle toujours de cet épisode et on en rit encore aujourd’hui.
Ma pire anecdote de voyage, c’est quand j’ai voyagé sur une compagnie low-cost Norwegian, l’avion partait en retard et les passagers n’ont pas été informés, le personnel au sol désagréable ne communiquait pas. Le personnel en cabine n’a pas été plus bavard et encore moins coopératifs pour joindre le personnel au sol quand il s’agissait de prévenir qu’ils étaient en retard et qu’il y avait un passager en correspondance. Au final, 15 minutes de correspondance, 4 terminaux traversés à la nage chargé comme une mule pour voir l’avion partir sans toi et apprendre qu’il n’y aura pas de vol avant la semaine d’après. C’est probablement le prix à payer quand on veut voyager moins cher ?
Fatalement, de ma carte d’identité. Réellement, mon maillot de bain. Et forcément, mon BlackBerry KeyOne.
Lise : Où écris-tu tes articles en général ? As-tu un processus d’écriture précis ?
Daniel : J’écris mes articles sur mon BlackBerry dans l’avion ou dans les transports — l’inspiration arrive toujours au moment où l’on ne s’y attend pas — et après je finalise sur ordinateur. On va dire un processus d’écriture particulier où je pense tout particulièrement à mon lectorat, en me mettant à sa place, en essayant de ne pas écrire un papier imbuvable que je ne pourrais lire.
Lise : Tu a créé il y a quelques années le site : « Javoue.com », le confessionnal sur le net où les visiteurs viennent avouer tous leurs pêchés et se soulager la conscience. Cela a été un réel succès à l’époque, peux-tu en parler ? Qu’est-ce que tu en as tiré ? D’où t’es venu cette idée ? Peux-tu nous révéler un de tes pêchés ? (Rires)
Daniel : L’idée était de pouvoir se confesser sur internet, en tout anonymat, dire ce qu’on a sur le cœur, raconter ce que l’on a jamais osé avouer, bref tout ceci dans le but de se sentir mieux. Le site a connu un réel succès, eu égard tous les articles dans la presse qui en ont parlé. C’est toujours agréable de voir qu’il est toujours aussi consulté et j’avoue… j’ai pris énormément de retard dans la validation des aveux que je reçois toujours en grand nombre.
Lise : As-tu d’autres projets à venir ? Si oui quels sont-ils ?
Daniel : Je partage quotidiennement ma vision satirique, ironique et critique puis j’apporte un nouveau regard sur la publicité. Magazines, affiches dans le métro, bâches sur les monuments… tout y passe et sur Instagram @VuALaPub
Lise : Quel message, aimerais-tu faire passer aux lecteurs et lectrices de « La Meuf à Frange » ?
Daniel : Tout d’abord, bravo à toi lecteur, lectrice, si tu lis cette phrase, cela veut dire que tu arrives à lire plus de 140 caractères sans te déconcentrer. Et puis sinon, si l’on met bout à bout les titres du blog de « La Meuf à Frange », l’on obtient une belle philosophie de vie : « Bye Bye TV chérie, ça swingue chez Darwin, Yoga et lifestyle, déconnexion totale vers l’infini et au-delà, compilation des remarques (super méga relou) qu’on entend avant un voyage ». Tout est dit dans le bon esprit. Alors pour rester zen, continuez à lire ce blog. Vive la République et vive la Frange !
#LaMeufAFrange